MeetX*, le fast-food de lamour
J’en ai marre, j’en ai marre de voir partout ce mot récurrent : « MeetX ». A croire que pour les vingtenaires et trentenaires ce moyen reste le seul outil pour rencontrer l’âme sœur. J’ai même appris chez MOF (Marc Olivier Fogiel) qu’un célibataire sur deux utilise Internet pour draguer. Moi aussi, j’ai bien fait du tchat’ lorsque j’étais un peu plus jeune mais la séduction sur le net représente pour moi le parent pauvre des rapports humains. Autrefois, à l’époque de mes grands-parents, on ne multipliait pas spécialement les aventures, on couchait après le mariage et une union durait toute une vie. Je ne clame pas haut et fort la perfection de ce modèle (« Wa, la vieille ringuarde ! »), seulement, à cette époque, une relation se travaillait, on ne se quittait pas sur un coup de tête mais on essayait conjointement de construire l’avenir. Aujourd’hui, tout le monde consomme à s’en faire péter le pantalon. Nous devenons des obèses de l’amour et nous zappons, sans raison, sans chercher à comprendre l’autre. Finalement, la passion devient prioritaire sur le sentiment amoureux et c’est comme une drogue : plus on monte dans l’extase, plus on descend dans la souffrance. Quand je vois aussi l’émergence du speed-dating, je me dis « quelle horreur, bienvenue chez Mc Do ! »
Je ressens un manque d’humanité, le monde entier ne pense qu’à s’envoyer en l’air et chacun veut séduire sans s’engager vraiment. Via l’écran, c’est toujours beaucoup plus simple d’ouvrir sa gueule, on ne risque pas de se manger une veste honteuse. J’ai l’impression que de nos jours l’ensemble des « jeunes » se sentent obliger de participer à un grand concours : « Ce week-end, j’ai réussi à obtenir trois dates », « tiens ce mois-ci je me suis fait tringler quatre fois sur MeetX, je reste loin de mon record ! » On enchaîne les queues, les petites, les grosses, une partouze serait finalement moins obscène. On se transforme en lapin, un minimum de conversation suffit et on peut enchaîner en position horizontale, on ne se freine plus, le moment essentiel de notre journée reste celui où on reçoit, par un presque inconnu, des petits coups de reins frénétiques, rien n’est plus essentiel que de se faire fracasser le cul ! Quelle société de merde !
* Ce mot a volontairement été transformé