Se filmer au lit

Publié le par Mel

A l’âge de 15 ans, je suis encore prude et naïve, un peu en retard sentimentalement par rapport à mes amies, mais je me sens prête à apprendre. Pour la fin de l’année scolaire, un week-end est organisé à Paris dans l’appartement du père (divorcé) d’un de mes camarades de classe. Le logement se situe à deux pas du champ de Mars, aucun adulte ne reste pour nous surveiller si bien que nous profitons de cette liberté si soudaine : tournée des pubs, expédition en haut de la Tour Eiffel en pleine tempête à 23h, concert de rock à l’Elysée-Montmartre, découverte de Pigalle et de ses magasins de musique et puis,  une révélation : regarder un film classé X ! Cette première vidéo m’ouvre la porte d’un monde inconnu. Soumise aux tremblements d’une excitation mêlée de stress, je simule la gêne mais reste profondément curieuse d’aller jusqu’au bout de la cassette. Le plus étonnant consiste à observer la réaction des garçons qui semblent au bord de l’extase et qui ne cachent pas leur plaisir. Les autres filles ont plusieurs attitudes : certaines, choquées, préfèrent quitter la pièce alors que d’autres se prennent vraiment au jeu. Moi, coincée dans le coin du canapé en cuir, je demeure hypnotisée par cette vidéo d’un nouveau genre. En fait, je m’approche quasiment de l’orgasme spontané, mes joues brûlent d’excitation et la moiteur de mon bas ventre atteste la découverte d’un plaisir quasi-inconnu. Je suis l’innocente victime infiniment consentante de pulsions exclusivement biologiques. Quelle sensation particulière, inattendue, incontrôlable ! Je dévore le film et m’identifie à l’audacieuse actrice Américaine qui enchaîne les cascades et les partenaires à un rythme frénétique : la pornographie se révèle finalement à mon cerveau comme un entassement anarchique des corps, comme une chorégraphie inédite d’organes génitaux au bord de l’explosion. Les positions employées me paraissent tellement incroyables que je soupçonne l’utilisation d’effets spéciaux : « Comment fait-elle la dame pour tenir en poirier aussi longtemps ? Ils ont retourné la caméra, ce n’est pas possible ! » Toutefois, victime de la pudeur exacerbée caractéristique de ma jeunesse, je n’ose avouer mes premières impressions à des amis se recueillant discrètement et à tour de rôle dans les toilettes de l’appartement.

 

Depuis ce jour, au fond de ma tête, existe en moi l’envie secrète et inassouvie de me faire filmer dans l’exercice de mes fonctions privées (pour permettre de répondre à la question que toutes les femmes se posent : « est-ce que je suis un bon coup ? »). Cependant, je ne saute jamais le pas, d’une part parce que je n’ose pas vraiment prendre l’initiative de proposer cette pratique à mes divers compagnons, et d’autre part parce que j’ai très peur de retrouver un jour la cassette avec la description suivante : « couple amateur quelconque ». Seulement, mon cher Roberto regorge d’idées loufoques et adore tripoter son appareil (photo numérique). Il commence généralement, en toute innocence, à me prendre en photos dans toutes les pièces de la maison, habillée, puis par sens artistique il requiert au fur et à mesure l’effeuillage de mes vêtements. A noter que ce divertissement se révèle une bonne introduction à des ébats plus intimes. Toutefois, mon obsédé d’italien désire rentabiliser au maximum sa boîte à images et la fonction « Vidéo » l’attire irrémédiablement. Son projet consiste à réaliser des petits montages, un film personnel en fait, dont il serait à la fois le producteur, le metteur en scène et l’acteur principal (et unique … enfin je crois). En fin négociateur et en séduisant amant, Roberto a réussi sans trop de difficultés à obtenir quelques participations de ma part (en « guest ») à des scènes osées.  J’espère surtout ne pas finir sur e-mule comme Paris Hilton.

 

Toujours est-il que se revoir après une bonne brouette (un bon debriefing !) s’avère extrêmement instructif et même stimulant. S’observer vue de derrière, en levrette claquée, reste assez surprenant, je me trouve même un peu humiliée sur le coup mais finalement c’est tellement bon ! Je constate que malgré tout je contrôle souvent la situation pendant l’acte, je prends les initiatives, je choisis le recto ou le verso … avec ce film, je suis un peu la star à la maison et mon rital envisage l’achat d’un caméscope de bonne qualité, il prend goût au travail d’artiste. Je demeure tout de même inquiète : que deviendront ces images si un jour nous nous séparons ? Je n’aimerais pas finir dans la vidéothèque d’un routier quinquagénaire.

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A
sale pute<br />
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M
Pauvre con, en tout cas je note bien ton adresse IP, au cas ou. Je note que tu as un abonnement chez wanadoo et que tu habites St Amand ? C'est ca la ville ? Je n'ai pas trop le temps de faire des recherches avancees mais je devine que tu es un sacre frustre. J'ai pitie pour toi ...
E
Et oui ...
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E
Cela dépend lesquels .... -)
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M
C'est comme partout !  :-)
E
Pas tous quand même.... mais beaucoup oui ...
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M
Il faut dire que l'ingenieurie regroupe assez peu de femmes. Les ingenieurs prennent de mauvaises habitudes des l'ecole   :-)
E
Ce n'est malheureusement pas suffisant d'autant plus que dans ce méter, les interlocuteurs sont plutôt masculins et heteros ...
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M
... et un peu machistes ! Je sais je sais ...