GTO

Publié le par Mel

A la base, je ne peux pas me considérer comme une adèpte des mangas japonais mais depuis quelques temps je me suis mise à GTO (tous les soirs 20h00 sur Europe2 TV). Alors GTO signifie Great Teacher Onizuka, Eikichi Onizuka étant le personnage principal de la série. Ce jeune homme de 22 ans, célibataire et accessoirement puceau, est un ancien chef de gang au QI désastreux et à la force physique herculéenne (ceinture noire de karaté). Il s’avère plus proche de l’adolescent attardé que du pédagogue réfléchi et mature. Atypique pour un Japonais car teint en blond, rebelle et ouvert d’esprit, il devient enseignant en éducation civique dans le collège privé Kisshô, et professeur principal de la 3ème 4 après avoir été diplômé d’Eurasia, une université japonaise de seconde zone (le classement est encore plus important au Japon qu’en France). Cette classe est la pire de l’établissement, non pas parce que les élèves sont incultes mais au contraire parce qu’elle regroupe les éléments les plus brillants et les plus cyniques, chargés de rendre la vie insupportable aux différents enseignants qui se succèdent et de les pousser à la démission, voire au suicide. Il faut savoir que, comme dans beaucoup de mangas, le héros (anti-héros ?) s’incarne dans les traits d’un obsédé sexuel, pathologie résultant d’une certaine frustration et d’une morale traditionnelle assez rigoureuse au pays du soleil levant. Aussi Onizuka choisit-il la voie de l’enseignement dans un objectif malsain : coucher avec ses élèves, les lolitas de 16 ans représentent un phantasme masculin en vogue chez les nippons, mais aussi ailleurs dans le monde. Ce personnage possède tous les codes de l’adolescent classique : il passe son temps libre à jouer aux jeux vidéos (qu’il emprunte à ses élèves), à regarder des films pornographiques, à se déguiser en super héros et à rêver d’une société meilleure. Si au départ il passe quelque peu pour un pervers, on ressent au fil des épisodes qu’il possède finalement un bon fond et qu’il s’investit pleinement dans sa tâche d’enseignant, avec la plus grande intégrité. Son sens de la justice et de l’honneur va l’amener à devenir un véritable enseignant fondamentalement apprécié par ses élèves. Par ailleurs, il tombe secrètement amoureux d’une jeune collègue, Azusa Fuyutsuki, symbole de la relation sentimentale belle et pure. Il l’aime en secret, elle en pince pour lui et le défend en permanence face à sa hiérarchie mais chacun garde ses distances par timidité.

 

Si le style de la série n’est pas toujours réaliste (Onizuka est capable de courir sur les murs, sauter dans le vide, il résiste aux balles, …) elle souligne tout de même les problèmes récurrents de la société japonaise : système scolaire strict, hiérarchie, cellule familiale en déclin, violence, fétichisme, voyeurisme, tabou de la sexualité débouchant finalement sur une certaine perversion et le culte des jeunes filles vierges. En fait, l’auteur fait passer un message de modernité pour un pays bloqué dans ses traditions, il tente d’expliquer qu’il faut se décoincer et que pédagogie ne rime pas toujours avec rigueur outrancière, notamment grâce à la récurrence des conflits entre le personnage principal et le sous-directeur de l’école, Hiroshi Uchiyamada, obsédé par le « qu’en dira-t-on ? » et symbole de ces Japonais omnubilés par leur réussite sociale au détriment de leur vie personnelle. Ce dernier transforme même sa détresse familiale en amour pour sa voiture et ne rêve que du renvoi d’Onizuka, la cause de son supposé malheur. Les élèves représentent la société dans leur ensemble : Murai, adolescent élevé seul par une jeune mère célibataire sexy sensible à Onizuka, est soumis au complexe d’Œdipe, Kikuchi, surdoué avec un QI de 180 semble timide et charismatique, il passe son temps à truquer des photos par ordinateur et à réaliser des fakes, Urumi Kankazi, la jeune fille belle et blonde, brillante, démesurément intelligente (QI > 200) et dépressive mais en proie à un machiavélisme féroce et meurtrier, elle est encore plus déjantée qu’Onizuka et surtout une calculatrice irrésistible, … L’auteur met aussi un point d’honneur à dénoncer l’hypocrisie et les défauts des adultes représentés par des professeurs voyeurs, par des parents incapables de comprendre leurs enfants mais terriblement moralisateurs, par des voyous prêts à tout. Enfin, une multitude de thèmes d’actualité sont abordés sous forme de leçons et sous des traits humoristiques pour s’amuser en s’interrogeant : suicide (récurrent au Japon), échec scolaire, violence, viol, solitude, famille monoparentale, …

 

Pour conclure, ce qui m’apparaît un peu dérangeant dans le manga se caractérise par l’omniprésence d’une sexualité assez hard représentée par des jeunes filles de 4ème mais dont les dessins du corps laissent paraître une maturité plus prononcée. Je ne parlerais pas de pédophilie mais du culte de la jeune fille mineure et innocente (le culte de la petite culotte en quelque sorte), à la fois vierge et perverse, allumeuse à souhait et fragile à la fois. Un manga à découvrir …

Publié dans Coups de coeur

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N
Voilà, l'article est publié :-)
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T
En fait j'aime bien, les thèmes semblent assez varier et réaliste, tout en étant décaler...<br /> <br /> Mais ya un truc qui ne me plait pas : les noms à ralonge des personnages.
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M
Raaaa les noms japonsais ont leur charme, j'aime bien !
L
Je ne me suis jamais vraiment intéressée aux mangas mais j'ai lu ton article avec le plus grand intérêt. Si j'avais Europe 2 TV, je me serais laissée tenter. Mais non!<br /> Donc je me contenterais de ton résumé.
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M
Ah dommage ! Ca doit être téléchargeable ssur le net Laurie ! Bonne soirée, sur ce je vais aller me préparer à diner  ;-)
S
marrante oui!!mais j'ai bel et bien les pieds sur terre et je fais ce que je dis, je pense ce que je fais(enfin j'essaie...)et si je dis que je suis capable de venir,attention!!<br /> <br /> bisous p'tite mel...:-) bonne nuit!
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M
Tu dois avoir un doctorat en remontage de moral parce que j'adore tes commentaires bourrés d'une grande gentillesse. Merci beaucoup Sonia pour ta bonne humeur.<br /> Bisous Sonia ... Bonne nuit ? déjà ? Mais il est trop tôt, je n'ai pas encore écrit l'article de demain !
N
Bah ce n'est pas réaliste mais c'est métaphorique ... Ma critique ne te plait-elle pas ?<br /> <br /> > sisi ça va t'as pas dis de bêtises :-) C'était pour parler de City Hunter (Nicky Larson), qui a été ultra censuré en fait, vous connaissez pas la vraie version :-)<br /> <br /> Oui Saint Seiya c'est culte quand même :P<br /> <br /> > Mon paillasson est noir ... un peu comme mes idées ! ;-)<br /> <br /> Rhoooo Mel :-(
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M
Oui je sais que c'était censuré, un peu comme Ranma 1/2 ...<br /> Encore heureux que je n'ai pas dit de bêtises, je regarde tous les soirs !  ;-)