Ces derniers temps, j’ai l’impression que les femmes prennent le pouvoir politique et médiatique. En effet, Georges Weah a perdu la présidentielle au Libéria ou profit d’une dame, une Norvégienne vient d’être élue à la tête de l’Etat scandinave, Michelle Bachelet (inconnue pour les Français jusqu’ici) prend le pouvoir au Chili et surtout en France, Ségolène se hisse à la première place des sondages. Mme Royal garante de la République , un comble ? Le même genre de phénomène aurait paru invraisemblable cinq années en arrière, mais aujourd’hui, en 2006, être une femme est un point positif en soi et donne déjà l’avantage sur les hommes. Prenez les journalistes par exemple. A part PPDA et Jean-Pierre Pernaud (le fermier cocu) qui font parti des meubles, les nouveaux présentateurs sont des présentatrices : Elise Lucet au 13 heures de France 2, Béatrice Shoenberg au 20 heures, Audrey Pulvard au 19-20, Marie Drucker (la nièce de …) pour le Soir 3, Anne-Sophie Lapix pour enfin mettre un visage aux infos de M6, Stéphanie Renouvin sur Canal + et surtout l’énorme réservoir féminin de LCI (Mélissa Theuriau et compagnie). Seulement, si les hommes peuvent se restreindre à un physique quelconque, les femmes qui désirent atteindre le haut de l’affiche doivent être des bombes sexuelles parfaitement irréprochables. Finalement leur plastique permet de faire saliver ces messieurs pour faciliter la digestion de l’insoutenable misère humaine dépeinte dans les journaux. Même les femmes politiques doivent arborer une apparence très acceptable pour rencontrer le succès : Ségolène Royal, Michelle Alliot Marie ne sont plus toutes jeunes mais ne ressemblent pas à des boudins alors que Christine Boutin ne parvient pas à convaincre. Imaginez Christine en superbe blonde, avec de jolies jambes et une poitrine sérieusement rembourrée, je suis persuadée qu’elle recueillerait beaucoup plus de voix. La réciprocité ne fonctionne étonnamment pas, Sarkozy (que serait-il sans Cecilia ? lol) est petit et pas vraiment séduisant et pourtant lui, on l’écoute pour ses idées. Dans la vie de tous les jours, dans notre monde occidental, on peut aussi se rendre compte que la femme a pris le pas sur l’homme : de plus en plus de cadres supérieurs issus des grandes écoles de commerce portent des tailleurs et non pas des costumes trois pièces, les chefs d’entreprises se féminisent à tel point que l’aristocrate Sellières a laissé la place au Medef à une Laurence Parisot porteuse d’idées aussi rétrogrades. En fait, avec la libération sexuelle, le statut de la femme a muté, il est passé de « Maman, cuisinière, femme d’une seul homme mariée jeune, au foyer, garante de l’éducation de enfants » à celui de « femme active sexuellement attractive multipliant les aventures, capable de gérer à la fois sa vie professionnelle et le foyer ». Plus le sexe prend de l’importance dans la société (et paradoxalement plus il devient tabou) et plus la femme gagne en pouvoir : elle est objet de désir et les hommes peuvent se soumettre à tous les sévices pour assouvir leurs phantasmes. Par conséquent, on ne peut pas dire que la gente féminine se masculinise avec le temps mais plutôt que les hommes deviennent des lavettes en proie au désir permanent.